Insomnie et neurofeedback
L’insomnie qui concerne les troubles du sommeil est une pathologie fréquente dans la population. Avec 30 à 50% des adultes déclarant des troubles du sommeil. Et 20% rentrant dans les critères du DSM-IV entre 2009 et 2020 (1)
Les troubles du sommeil sont donc un problème fréquent. En particulier chez les personnes souffrantes d’autres symptômes. Comme la dépression, l’anxiété, le TDAH, les migraines ou encore le burn out.
Les difficultés liées au sommeil peuvent être liées à de nombreux aspects. Comme l’alimentation, l’apport en vitamines, l’équilibre du système nerveux ou encore les douleurs chroniques.
Tous ces aspects pris en compte, il est parfois difficile de solutionner les insomnies. Le neurofeedback offre une méthode non invasive, non médicamenteuse et efficace pour soulager une partie des patients.
Les critères de l’insomnies
L’insomnie est classiquement décrite avec 3 grands symptômes :
- Difficulté à s’endormir (insomnie d’apparition) : incapacité à s’endormir au-delà de 20 à 30 minutes.
- Incapacité à maintenir le sommeil (insomnie moyenne) : réveils fréquents pendant la nuit après l’endormissement au-delà de 20-30 minutes, et difficultés à se rendormir après un réveil en milieu de nuit.
- Réveil matinal (insomnie tardive) : réveil au moins 30 minutes avant l’heure souhaitée et avant que le sommeil n’atteigne 6,5 heures (souvent accompagné d’une incapacité à reprendre le sommeil).
Pour affiner le diagnostic du fait des variabilités dans le besoin de sommeil,il faut charger à l’esprit que ces valeurs dépendent des personnes.
Il faut donc considérer des facteurs tels que vos antécédents en matière de sommeil, votre âge et votre niveau d’activité.
Les autres critères du DSM-5-TR relatifs au trouble de l’insomnie nécessaires au diagnostic sont les suivants :
- la difficulté à dormir est présente au moins 3 nuits par semaine et pendant une période d’au moins 3 mois
- vous n’arrivez pas à dormir même si vous en avez l’occasion
- aucun autre trouble du sommeil ou de l’éveil, aucune autre substance ou aucun trouble mental coexistant n’explique l’insomnie.
Ainsi, si vous mettez plus de 30 minutes à vous endormir ou avez des réveils nocturnes avec difficultés à vous rendormir depuis plus de 3 mois, vous souffrez de troubles du sommeil.
Dans ces conditions, il est possible que votre cerveau fonctionne en exprimant des marqueurs de l’insomnie. Dans ce cas, il y à de grandes chances que vous soyez amélioré par le neurofeedback.
Le neurofeedback et l’insomnie
Les patients insomniaques ont été étudiés par le neurofeedback pour les marqueurs cérébraux et pour des protocoles thérapeutiques.
Cela signifie que l’on peut maintenant évaluer des marqueurs associés à l’insomnie. Et proposer des protocoles d’entraînements cérébrales pour améliorer son fonctionnement.
Le bilan EEGq
Ainsi, vous pouvez commencer par un bilan EEGq (electroencephalogramme quantitatif, qui vous donnera un score de ces marqueurs cérébraux.
Ces marqueurs cérébraux sont des ondes que les électrodes posés sur votre crâne vont capter. Et qui sont retrouvés également chez des personnes souffrant d’insomnie chroniques. Plus vous exprimerez de manière importante ces ondes, plus le marqueur sera présent.

Une fois le bilan réalisé, vous pouvez faire un protocole de neurofeedback ou d’autres interventions thérapeutiques, comme l’hypnothérapie, la sophrologie ou encore la chiropraxie.
Le bilan vous servira de base pour évaluer la pertinence des différentes thérapies. Et permet d’adapter le protocole de neurofeedback si c’est que vous choisissez.
Le traitement par neurofeedback
Il existe deux types d’entraînement par neurofeedback aujourd’hui :
Le neurofeedback professionnel :
Le neurofeedback professionnel se base sur un bilan précis de l’activité cérébrale pour identifier les zones à améliorer. Il permet ensuite de travailler sur des ondes spécifiques, scientifiquement prouvées comme étant impliquées dans divers troubles.
Le principe est le suivant : un écran et une lumière verte vous guident vers une zone optimale. Plus vous parvenez à diriger votre activité cérébrale vers cette zone, plus vous vous rapprochez d’un fonctionnement sain.
L’exercice est actif et stimulant : la difficulté augmente de manière manuelle au fil des séances pour maintenir le challenge. Vous êtes acteur de votre changement, en adaptant consciemment votre fonctionnement cérébral en fonction du feedback visuel.
Des résultats peuvent être observés dès la première séance, avec des effets plus significatifs après 10 séances. Le protocole de base se termine généralement après 20 séances, pour un maximum de résultats.
Le deuxième neurofeedback est Neuroptimal : un neurofeedback passif et plus général
Neuroptimal est une autre approche du neurofeedback légèrement différente. Ce système est passif : il se charge de collecter les données et d’envoyer des signaux auditif à votre cerveau, qui est ensuite libre de les utiliser pour s’autoréguler sans votre action consciente.
Le niveau de difficulté s’ajuste automatiquement en fonction de l’évolution de votre activité cérébrale. Vous n’avez donc rien à faire si ce n’est de vous détendre et d’écouter les signaux auditifs.
Comme pour le neurofeedback professionnel, une vingtaine de séances est généralement nécessaire pour un protocole complet. Des résultats peuvent être observés dès les premières séances.
Les études sur le neurofeedback et le sommeil
Une étude reprenant l’état de la recherche sur le neurofeedback et l’insomnie fait en 2021 à pu identifier 12 articles avec des résultats intéressants. (2)
Ces 12 articles ont permis de montrer une amélioration significative du sommeil grâce au neurofeedback.
Ces éléments significatifs étaient principalement :
- Durée entre le moment où les participants éteignent la lumière et l’endormissement
- Durée de phase de réveille entre les phase de sommeil
- Durée total de sommeil
- Le ratio d’efficience de la qualité du sommeil
- Les plaintes subjectives associés aux troubles du sommeil
La plupart de ces études comprenait environ 20 sessions en moyenne de Neurofeedback. Et certaines de ces études possédait un groupe de contrôle ou un placebo était testé.
D’un autre côté, neuroptimal réalise des enquêtes sur ces patients en leur demandant de remplir l’amélioration des symptômes au fil des sessions.
Grâce à ces enquêtes, ils ont pu voir une amélioration de 82% des personnes sur les problèmes de sommeil à plus de 40% d’amélioration après 20 séances.
Par conséquent, on voit que le neurofeedback peut amener des résultats significatifs chez les patients sur l’insomnie. Que ces soit par le neurofeedback EEGq ou neuroptimal.
Conclusion
L’insomnie est une problématique de santé principalement caractérisé par des difficultés d’endormissement de plus de 30 minutes et des réveils nocturnes depuis plus de 3 mois.
Il existe aujourd’hui des marqueurs fiables de fonctionnement du cerveau insomniaque. Il est donc possible de l’évaluer et de mettre en place un traitement afin de voir l’évolution.
L’entraînement par neurofeedback est aussi possible et peut donner des résultats significatifs. En particulier chez des patients qui souffrent également de migraines, dépression, anxiété ou encore TDAH.
Ce traitement est non médicamenteux et non invasif mais représente un investissement en temps. Il peut être bon d’essayer avant cela de faire des modifications sur les vitamines, l’alimentation, le système nerveux ou les douleurs chroniques pouvant perturber le sommeil.
(1)https://www.santepubliquefrance.fr/docs/epidemiologie-de-l-insomnie-en-france-etat-des-lieux
(2)Neurofeedback for insomnia: Current state of research