Les effets secondaire du neurofeedback
Le neurofeedback est une méthode dont le but est de rééduquer le cerveau à un fonctionnement approprié. C’est un traitement non invasif, non douloureux et non médicamenteux. On pourrait s’attendre à un traitement 100% sécuritaire, pourtant, il existe des effets secondaires au traitement.
Pour rééduquer le cerveau, le neurofeedback utilise des électrodes dont le but est de capter les ondes du cerveau. Une fois cette évaluation réalisée, différents protocoles sont proposés en fonction des résultats. Les protocoles vont capter les ondes du cerveau et donner un feedback positif ou négatif sur un écran. Selon ce feedback, le patient va adapter sa réponse neurologique jusqu’à réussir à produire les ondes recherchées.
Plus le patient réussit à produire les ondes, plus il va être challengé pour en produire davantage grâce au réglage de la machine. Ainsi, le neurofeedback consiste simplement en un captage d’onde et entraînement du cerveau en fonction de sa réponse. Malgré la simplicité de fonctionnement de la méthode, l’entraînement entraîne des effets secondaires inattendus.
Les effets les plus courants
Dans la pratique, les effets secondaires les plus souvent rencontrés sont des fatigues, des maux de tête et des variations de l’humeur avec de la tristesse ou de l’inquiétude. Ces effets sont transitoires et se révèlent à la suite de l’entraînement, comme dans un effet de courbature après l’activité physique.
Dans une étude faite sur des personnes en bonne santé, les maux de tête sont arrivés dans 12% des cas, et la fatigue et les variations de l’humeur autour des 5% pour le protocole sensori-motor (SMR)
Il faut noter que cette étude à proposer des protocoles “SMR”. Qui est le plus vieux protocole de neurofeedback. Il est utilisé couramment pour améliorer l’attention et la concentration. Les patients devraient se sentir plus alertes et être moins vifs sur leurs mouvements. Ils devraient se sentir moins anxieux, plus calme, concentré, précis, équilibré et capable de se détendre.
L’autre protocole utilisé était l’entraînement de l’apha. Ce programme est utilisé pour favoriser la relaxation et la qualité du sommeil. De manière intéressante, le protocole SMR à apporté plus d’effets secondaires que les autres. Et l’entraînement de alpha à entraîner moins d’effets secondaires que le faux traitement. Sauf pour l’augmentation des rêves et cauchemar et la confusion.
De plus, il faut considérer que le groupe contrôle était dans les conditions du neurofeedback (éléctrodes/feedback) mais avec des feedback aléatoires. Ceci pourrait favoriser une réponse nocebo du fait que le cerveau est perdu face à des feedback incohérents. Ceci pourrait expliquer pourquoi il y à eu plus d’effets secondaires dans le groupe contrôle que dans le upper alpha. D’autant plus que ces sessions avec feedback aléatoires ont été répétés pendant 10 sessions.
Les effets les moins courants
De manière plus rare d’autres troubles passagers ont pu être observé dans la même étude et en clinique :
Nervosité ou anxiété
Accès soudains de colère (« crises de colère »)
Crises de panique ou d’anxiété soudaines
crises de larmes ou de sanglots
Sensation de tournoiement (vertige) Agitation
Sentiment d’irréalité ou de détachement
Confusion ou troubles de la concentration Troubles du sommeil, insomnie Nausées Rêves ou cauchemars plus fréquents
tremblements
Difficulté de concentration
Sensation d’être “hight”
Vertiges
Encore une fois, c’est le protocole SMR qui à donné le plus d’apparitions de ces troubles. Ils sont arrivé autour de 1 à 2% des cas et pas du tout pour l’entrainement de alpha et le groupe contrôle pour :
irritabilité
Changement brutal de l’humeur
Accès soudains de colère (« crises de colère »)
crises de larmes ou de sanglots
Sentiment d’irréalité ou de détachement
Yeux irrités
Ainsi, on peut supposer que ces effets secondaires sont réellement associés au neurofeedback et non à un effet nocebo liées aux attentes ou croyances des participants. En effet l’absence de présence de ces signes dans les autres groupes et l’augmentation forte de signes comme les maux de tête laisse à penser qu’il y à un rôle spécifique du neurofeedback sur ces signes.
Pour relativiser, il faut savoir que les effets indésirables des médicaments sont réparties de la manière suivante ; Un effet indésirable est défini comme fréquent si son taux de fréquence au sein de la population est supérieur à 5%, occasionnel s’il se situe entre 0.1% et 5% et rare s’il est inférieur à 0.1%(4)
Conclusion
Le neurofeedback est une pratique connue pour être non douloureuses, non invasive et non médicamenteuse. Ainsi, elle est rapidement associée à un traitement totalement sécuritaire et sans aucun risque.
Pourtant, une étude sur une population saine à montré des effets secondaires occasionnels (de 0,1 à 5%) sur les modulations de l’humeur et des modifications cognitives transitoires.
Dans des contextes d’anxiété et dépressions, l’augmentation des troubles et des crises de panique peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie des patients.
Ainsi, les patients et praticiens doivent être conscients de ces effets et préparer les patients à se calmer en cas de crises. idéalement, les patients devraient déjà savoir comment calmer des crises de panique avant de commencer ces traitements.
Bien entendu, ces effets secondaires ne doivent pas cacher les effets bénéfiques très prometteurs du neurofeedback que de nombreuses études ont montré. Les traitements efficaces ont malheureusement souvent des effets indésirables … et le neurofeedback n’y échappe pas !