Les marqueurs cérébraux détectables à l’EEGq
Il est maintenant possible d’évaluer des marqueurs cérébraux associés aux pathologies et dysfonctions du cerveau. Ce bilan permet d’avoir un état des lieux utile pour visualiser les effets des thérapies et modifications d’hygiène de vie mis en place pour votre cerveau.
Ces marqueurs permettent également d’avoir une vision objective des pathologies parfois difficiles à mesurer. Ce qui permet d’avoir de la précision et de la nuance dans l’évaluation des dysfonctions et pathologies.
Par exemple, la dépression peut être difficile à caractériser pour les patients. Il peut être flou de définir le niveau d’intensité de manque de motivation, culpabilité, tristesse ou encore manque de confiance et encore plus de le réévaluer 3 mois ou 6 mois après. Nous avons tendance à oublier rapidement nos états d’âme et ne plus savoir la différence entre ces mois.
Ainsi, l’évaluation des marqueurs cérébraux offrent la possibilité de visualiser des progrès qui peuvent être ressentis et rassurer le patients sur l’avancée du traitement et l’utilité des efforts mis en place. D’autant plus quand les thérapies comme le neurofeedback semble donner des résultats qui tiennent dans le temps pour des troubles comme les migraines, l’anxiété, la depression, l’insomnie ou encore le TDAH.
Voici quelques exemples de marqueurs cérébraux identifiés sur les pathologies, des protocoles mis en placent pour les corriger et des résultats.
Les marqueurs cérébraux des TDAH et les résultats de leurs corrections
Les marqueurs cérébraux identifiés pour les adultes sont la baisse des ondes gamma dans la région frontale droite en position de repos. À noter que pour les enfants, c’est un déséquilibre au niveau du ratio theta/gamma, ce qui explique le fait qu’un bilan est recommandé pour une prise en charge adaptée en neurofeedback. Même pour une dysfonction proche en termes de symptôme, les marqueurs cérébraux peuvent différer selon l’âge.
Pour corriger ces ondes chez l’adulte, le protocole recommandé est de renforcer les ondes de féquence 13-20Hz et Inhiber 4-7Hz dans la région CZ. La région CZ est la zone du cerveau qui s’occupe de l’intégration sensorimotrice et se situe au centre de la tête.

D’après une étude de 2019, 80% des participants répondent avec une amélioration des symptômes d’inattention, d’impulsivité et d’hyperactivité. (1)
Les marqueurs cérébraux de l’anxiété sociale chronique et les résultats de leurs corrections
Les marqueurs cérébraux de l’anxiété sociale chronique sont l’asymétrie spectrale entre les régions préfrontales dans la bande Alpha. Ces mesures donnent une indication sur le niveau d’anxiété associé aux contacts avec d’autres individus.
L’anxiété sociale se caractérisent classiquement comme suit :
Intense et plus de 6 mois
Elle porte sur une ou plusieurs situations sociales
Présente systématiquement ou quasi systématiquement à la même occasion (exemple : aller en cours)
Associé à une peur du jugement des autres
Provoque des stratégies d’évitement de la situation
Ou implique d’endurer la situation avec difficulté
Entraîne un retentissement important dans la vie de la personne
Le protocole pour lutter contre l’anxiété est de renforcer les ondes cérébrales 8-13Hz dans la partie Oz du cerveau. D’après une étude de Hammond, 60 à 80% des participants répondent à ce protocole avec une réduction des symptômes. (2)
(1)Sustained effects of neurofeedback in ADHD: a systematic review and meta-analysis
(2)(Hammond, 2005) :Neurofeedback with anxiety and affective disorders
Syndrome de fatigue chronique, burn out, alcoolisme
De la même manière que pour le TDAH chez les enfants, adultes et pour l’anxiété sociale. Il existe des marqueurs cérébraux de fatigue chronique, le burn out et l’alcoolisme. Ces marqueurs permettent de mettre en évidence une dysfonction au niveau du cerveau dont la correction peut améliorer la condition du patient.
De la même manière, il existe des protocoles bien définis et précis pour stimuler la production des ondes cérébrales corrigeant ces marqueurs et les symptômes des patients. Les études ont permis d’identifier de manières précises ses marqueurs, cependant, il existe de nombreux autres symptômes qui ont pu être améliorés via le neurofeedback malgré une absence de recherche scientifique.
En effet, neuroptimal à montré via une étude sur ces praticiens des améliorations au niveau des douleurs, phobies, SPM, ou encore des ronflements à 40% chez plus de 75% des patients après 20 sessions. À noter que neuroptimal est un neurofeedback passif et non spécifique (seul le cerveau travail inconsciemment et pas de zone cérébrales spécifiques ciblés). Ainsi, on peut s’attendre à avoir d’autant plus d’effets secondaires positifs avec le neurofeedback professionnel bien qu’il n’y ait pas eu d’études à ce sujet.
Migraines et douleur chronique
Les migraines et les douleurs chroniques sont spécifiques car malgré la recherche, il n’y à pas encore eu de protocole avec suffisamment d’évidence pour qu’il soit recommandé dans les appareils professionnels.
Ainsi, il n’est pas possible d’avoir des marqueurs des migraines à ce jour. Bien qu’il y ait un protocole par neurofeedback de correction des migraines.
À l’inverse, et ce qui est plus embêtant. Il est possible d’évaluer les marqueurs de douleurs chroniques par EEGq. Mais il n’existe pas encore de marqueurs cérébraux spécifiques évalués.
Par conséquent, vous pouvez recevoir un traitement pour les migraines grâce au neurofeedback, mais pas pour les douleurs chroniques.
Conclusion
L’évaluation des marqueurs cérébraux permet de visualiser une orientation du cerveau vers la présence ou l’absence d’onde associé à différentes dysfonctions. La présence de ces marqueurs ne suffit pas au diagnostic et est considérée comme une aide au diagnostic. Outre la volonté de faire un diagnostic, l’évaluation permet d’avoir une mesure du niveau de fonctionnement du cerveau et d’apprécier l’évolution en fonction des traitements et d’adapter le traitement en fonction.
La mesure des marqueurs cérébraux est non douloureuse, non invasive et sécuritaire. Les électrodes posés sur le crâne permettent simplement de capter les ondes cérébrales et n’envoient pas d’impulsions électriques. De la même manière que le traitement par neurofeedback qui donne peu d’effets secondaire (Régulation du système nerveux et neurofeedback)
Le bilan de santé cérébral n’implique pas obligatoirement une prise en charge par neurofeedback. Elle peut être un outil de mesure pour le développement personnel et le dépassement de soi ou la performance qui se développe via d’autres méthodes. De même dans le domaine des pathologies, avec de la méditation, des changements alimentaires ou l’aide d’autres thérapies comme la chiropraxie, la sophrologie, l’hypnothérapie ou encore la naturopathie.
Syndrome anxieux social chronique
Al-Ezzi, A., Kamel, N., Faye, I., & Gunaseli, E. (2020). Review of EEG, ERP, and brain connectivity
estimators as predictive biomarkers of social anxiety disorder. Frontiers in psychology, 11, 730.
Burnout
Golonka, K., Gawlowska, M., Mojsa-Kaja, J., & Marek, T. (2019). Psychophysiological characteristics
of burnout syndrome: Resting-state EEG analysis. BioMed research international, 2019.
Insomnie chronique
Oh, D. Y., Park, S. M., & Choi, S. W. (2020). Daytime Neurophysiological Hyperarousal in Chronic
Insomnia: A Study of qEEG. Journal of clinical medicine, 9(11), 3425.
Syndrome dépressif chronique
Leuchter, A. F., Cook, I. A., Hunter, A. M., Cai, C., & Horvath, S. (2012). Resting-state quantitative
electroencephalography reveals increased neurophysiologic connectivity in depression. PloS
one, 7(2), e32508.