Qu’est ce que la Régulation du système nerveux et comment la mesurer ?
La régulation du système nerveux est probablement l’enjeu numéro 1 de la santé moderne. Une dérégulation du système nerveux est un signe de stress excessif. Ce qui va avec un ensemble de réactions physiologiques qui favorisent les maladies (ce qui produit un surplus d’energie dans le corps qui produit les maladies en excès). Une cascade de réactions pro-inflammatoires qui favorisent un terrain fragile propice aux douleurs, aux troubles intestinaux, anxieux, dermatologiques et neurologiques.
Le but de cet article est d’offrir une compréhension au lecteur des mécanismes de régulation du système nerveux. Des signes d’un système nerveux régulé et dérégulé. Des facteurs associés à une régulation ou dérégulation du système nerveux.
Les mécanismes de régulation du système nerveux :
Réguler son système nerveux signifie mettre en place des stratégies permettant de ramener son niveau de stress à un niveau de base. Et favoriser une bonne adaptabilité à un nouveau stress et une capacité à retourner au niveau de base rapidement.
Les stress répétés sont dans l’environnement professionnel, familial ou hérité d’un traumatisme (exemple : agression dans la rue qui entraîne des stress répétés dès que vous sortez). Ils peuvent être purement psychologique, comme dans l’exemple. Ou favorisé par un désordre chimique. Par exemple, une personne ayant une mauvaise alimentation va produire moins de sérotonine, ce qui va la rendre plus sensible au stress.
Ces stress vont produire une charge allostatique qui se cumule jusqu’à un seuil de tolérance en absence de repos. Ces stress sont associés à des productions de cortisol, norepinephrine, epinephrine, la prise de poids et la hausse de glucose dans le sang. Lorsque le seuil de tolérance est atteint, on parle de surcharge allostatique dont les symptômes sont :
Difficultés d’endormissement, sommeil agité, réveil matinal précoce, manque d’énergie, vertiges, anxiété généralisée, irritabilité, tristesse, démoralisation Altération significative du fonctionnement social ou professionnel Altération significative de la maîtrise de l’environnement (sentiment d’être dépassé par les exigences de la vie quotidienne).
Dans la littérature, il faut au moins deux de ces signes pour parler de surcharge allostatique. L’atteinte de ce seuil de tolérance va fragiliser le système nerveux et provoquer une sensibilisation. Cela signifie qu’il va devenir plus sensible au nouveau stress, ce qui provoque un cercle vicieux. Plus les personnes sont stressées, plus elles sont sensibles au stress, plus elles sont stressées… Ainsi, sortir de ce schéma et parvenir à réguler son système nerveux est un travail difficile et parfois de longue haleine.
Les méthodes de mesures classiques du stress sont relativement accessibles dans un bilan de médecine classique. En voici les principales composantes :
System |
Marker |
High-, moderate-, and low-risk categorization |
Cardiovascular |
Systolic blood pressure |
≥ 150 mmHg, 120 to 149 mmHg, and < 120 mmHg |
Diastolic blood pressure |
≥ 90 mmHg, 80 to 89 mmHg, and < 80 mmHg |
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Total cholesterol |
≥ 240 mg/dL, 200 to 239 mg/dL, and < 200 mg/dL |
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HDL cholestérol |
< 40 mg/dL, 40 to 59 mg/dL, and > 60 mg/dL |
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Total/HDL cholesterol ratio |
≥ 6, 5 to < 6, and < 5 |
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Metabolic |
Glycated hemoglobin |
≥ 6.5%, 5.7 to < 6.5%, and < 5.7% |
Waist–hip ratio (women) |
≥ 0.85, > 0.80 to < 0.85, and ≤ 0.80 |
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Waist–hip ratio (men) |
≥ 1.0, > 0.95 to < 1.0, and ≤ 0.95 |
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Body mass index |
≥ 30 kg/m2, 25 to < 30 kg/m2, and 18 to < 25 kg/m2 |
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Albumin |
< 3%, 3 to < 3.8%, and ≥ 3.8% |
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Creatinine clearance |
< 30 mL/min/1.73 m2, 30 to < 60 mL/min/1.73 m2, and ≥ 60 mL/min/1.73 m2 |
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Inflammatory |
C-reactive protein |
> 3 mg/L, 1 to 3 mg/L, and < 1 mg/L |
Il est aussi possible de suivre son niveau de stress en utilisant la variabilité de fréquence cardiaque. En effet, il à été identifié une corrélation entre ces indicateurs sanguins et cette mesure. Ainsi, plus vous améliorez votre VFC, plus vous améliorez votre santé générale.
La VFC refléte le niveau de santé du système nerveux du fait que le temps entre les battements est fortement relié au système nerveux sympathique et parasympathique. Bien entendu, c’est aussi le reflet du fonctionnement métabolique. Ainsi, une personne peut être hypertendue pour cause de stress chronique ou de troubles alimentaires et de variabilités génétiques.
La VFC se mesure avec des outils comme whoop, oura ring ou encore apple health. Ces outils vous permettent de suivre votre VFC et voir ce qui fonctionne bien pour vous. Vous pouvez aussi réaliser un bilan de santé ou un bilan du stress aux centres vers la santé.
Les outils comme whoop utilisent un calcul de la VFC de différentes manières. Whoop réalise une moyenne des intervalles entres les battements cardiaques (RMSSD). Tandis que Apple health utilise un écart type des battements sur une période donnée (SDNN). Ce sont des tests utilisés en recherches cliniques dont certaines normes ont pu être associés à des risques au niveau cardiovasculaire.
En effet, chez les patients victime de l’insuffisance cardiaque chronique (ICC) et l’infarctus aigu du myocarde (IAM)
Une valeur SDNN inférieure à 50 ms ou une pNN50 inférieure à 3 % est considérée comme indiquant un risque élevé ; une valeur SDNN comprise entre 50 et 100 indique un risque modéré, tandis qu’une valeur supérieure à 100 ms ou une pNN50 supérieure à 3 % est considérée comme normale.(2)
Une autre étude à donné des données cohérentes avec les résultats de whoop ou oura ring sur une population en bonne santé de 18 à 24 ans au Mexique. Avec un SDNN à 100 et RMSSD à 76.
Comme vous le voyez, on retrouve qu’un niveau de 40 en VFC est faible pour une personne de 30 ans. Et qu’on devrait plutôt être autour de 70.
Ainsi, nous disposons aujourd’hui de normes qui nous permettent d’avoir un ordre d’idée sur le niveau de santé du système nerveux et du métabolisme. Ces données peuvent refléter un niveau global grâce aux outils comme whoop. Et une capacité d’adaptation grâce à des outils professionnels comme le cardicheck ou hearthmath.
En effet, les outils professionnels permettent d’évaluer la réponse au stress lors d’une respiration contrôlée. Ce qui permet d’être plus précis relativement à l’évolution et au niveau de fonctionnement du système nerveux et du niveau métabolique.
À titre d’exemple, on verra un niveau insuffisamment élevé de battements dans une fréquence 0,1 Hz chez une personne relativement à fortement dysfonctionnels au niveau du système nerveux.
On peut souligner que la VFC n’est pas le seul outil d’évaluation du système nerveux. La fréquence cardiaque ou le nombre de battements par minute est aussi un signe. La norme recommandé est généralement entre 60 et 100 mais au-delà 80 de hausse, on à déjà quasiment x2 risque relativement aux personnes en bonne santé qui sont plutôt autour de 60. (3) (4). Ces mesures sont pertinentes, mais moins fines que celle de la variabilité de fréquence cardiaque qui permet plus de précision. En effet, certaines personnes ont un pouls normal à 60 mais une VFC faible, ce qui peut être amélioré.
Conclusion
Vous savez désormais comment un système nerveux peut se réguler et comment le mesurer. Pour savoir l’impact d’un système nerveux dérégulé, les signes associés et les stratégies pour le réguler, vous pouvez aller ici.
(1)Allostatic Load and Its Impact on Health: A Systematic Review
(2)Heart rate variability from 24-hour electrocardiography and the 2-year risk for sudden death.
(3)https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26598376/
(4)https://www.healthline.com/health/dangerous-heart-rate#dangerous-heart-rate